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Voyageuse d'aimer
"… And then taking from his wallet
An old schedule of trains, he'll say
I told you when I came I was a stranger…"

The stranger song, Léonard Cohen.


Ma voyageuse d'aimer
Que j'ai tant attendue
Sur ce quai
Déserté

Ne te tourne pas
s'il te plaît
J'aime nous rêver

Ce temps suspendu

Vision de toi
Qui chaque fois
Éclate sous les doigts

La main
Que je n'ai pas tenue
Le sein
Que jamais
Je n'ai touché

Vestiges d'un été
Qui ne pourra exister

Et demain
Ce vent parfumé
Nous n'irons pas le danser

Que croyais-tu ?

Personne ne peut te détruire
Si ce n'est toi même

Quand me donneras-tu
Ce diadème
Que tu as tant de fois vendu

Comme à chaque fois
Tu ne seras pas
Vraiment là

Tu fais ce que tu dois

Tu le fais
Comme si tu ne savais pas

Je t'aime depuis que je suis né

À travers la pluie
À travers l'univers
À travers l'enfer
À travers la suie

À travers ma chair
À travers ta vie

Où étais-tu dans
Ce temps suspendu

Que t'est il arrivé ?


Ne me mens pas s'il te plaît 
Je sais
Que tout cela n'est pas vrai

Cette sensualité
Tu l'as tant bradée
Que tu ne sais plus
La célébrer

Tu ne me pardonneras pas
Ces mots là

Où t'es-tu perdue ?

Tu triches
Tu t'es piégée

Sur cette corniche
Tu ne sais
Te retourner
Vers le passé

Fais ce que tu dois

Ma voyageuse d'aimer
Qui jamais
Ne reviendra

Ma voyageuse d'été
Ma voyageuse des fées

Que je ne peux
Ni ne veux
Oublier

Texte : Jacques Goffin
Photo : Hugues Van Rymenam

In "Du fond de l'amphore", PDF 4-36, 2018

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