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Que sonne la retraite

Miroir du matin, Chagrin !
J. G


Ce matin
Dans la glace
...
Des cernes qui glacent l’âme

Un œil sans flamme
Un œil de rien
Un œil chagrin

Ces yeux qui te regardent
Cette fois
Ce sont les tiens

La vue agace

La vie lasse
Tu te lasses
Tu te tasses

Tu tardes
Tu retardes l'instant
Tu te blâmes
Tu réclames tes printemps

Où est cette altière fierté d'hier ?
Qui est le triste débris que je suis?

Pauvre limace
Cette couenne terne
Sourire grimace de vieille baderne
Bedaine grasse de grosse citerne
Carcasse de caserne
Bidasse baliverne

Ta peau dégueulasse
Ta ramasse de tignasse
Tes traces crasses
Qui violacent
Ces mains

Triste bilan
Demain
La fin des temps
La fin du combat

L'ancienne fâme
S'en est allée
...

Quand la belle heure est passée
Tu ne l'as pas attendue

Il est vidé le vin de vigueur
Tu l'as répandu

Il est cassé ton honneur
La douceur
La fraîcheur
Le bonheur
Tu les a chassés

Cette jeune femme
Quand reviendra-t-elle?

Jamais
Plus jamais
Arrête d'en parler

La grande Dame
Quand viendra-t-elle?

Bientôt
Trot tôt
Beaucoup trop tôt
Arrête d'y penser

Va déjeuner
Vieux beau !

Tu regarderas ton miroir
Ce soir ...

Pour y trouver
Peut-être
...
L'espoir du mouroir !
Texte et illustration: Jacques Goffin

In "du fond de l'amphore", PDF 3-21, 2017

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