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Une promenade
Une vie ne vaut rien,
mais rien ne vaut une vie

A.Malraux


En ce mois
De mai
De bon matin
Je me promenais dans les bois

De l'hiver passé
Le printemps
Avait gardé
Quelques taches de rousseur

À travers elles
Poussaient
À petits pas
De jeunes fleurs

Cherchant
À trouver
La fraîche chaleur
D'un paresseux soleil

Deux ou trois cris
De tourterelles

Clamant la joie
Nouvelle
D'une nature
En réveil

Je me dis
Sans peur
Sans émoi

Qu’après la vieillesse
Viendrait la jeunesse

Bientôt je serai
Comme ces feuilles mortes

Au bord d'un chemin
Forestier

Pourrissant
À même la terre
À l'abandon des vers

Créant
Sans le savoir
Sans le vouloir
De nouvelles vies

Atteignant
L'éternité
Sans y penser

Tout évoquait
Mon épouse

Mes enfants
Mes petits-enfants

Une existence douce

Quelques nuages
Peu d'orages

Souvent teintée
D'un bel été

Et bien
Que ne soit
Plus très éloignée

La dernière porte

Malgré
Mes pieds souffrant

J'allais
Paisiblement

Au bout du sentier

En souriant





Texte et photos : Jacques Goffin

In "Du fond de l'amphore", PDF 6-3, 2019

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