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Page lourde
Page lourde
Il paraît que tu es dans le nord
Mais peut-être étais-je à l'est
Peut-être ai-je eu tort
Il paraît que tu me détestes
Mais peut-être suis-je mort
Peut-être suis-je éternisé
Dans ce vieux port
Barque lestée
De vains remords
J'ai brûlé mon corps sur les ailes d'un papillon
Tu peux garder les fleurs de verveine
Elles meurent avec l'été
J'ai longtemps conservé
Ces feuilles de crocodile
Que le sorcier m'avait offertes
Dans ces forêts inertes
Où tu allais dessiner
Elles devaient me venger
De t'avoir trop aimée
Vertige puéril
Vestige si fragile
Fustige inutile
Sur mon île déserte
Je les ai jetées
J'ai brûlé mon corps sur les ailes d'un papillon
Dans un livre de vie
Il est quelques pages
Lourdes à tourner
Texte et illustration : Jacques Goffin
In "Du fond de l'amphore", PDF 1-34,2017
In "Ces singuliers regards…"
© Jacques Goffin -
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, 2018-2020, page modifiée le 26-05-2019 02:47